Le saviez-vous N°188
La bienveillance, nullement une faiblesse mais bien une noblesse d’esprit !
La bienveillance est une disposition d’esprit, portée par les hommes et les femmes qui font la richesse de l’entreprise : vous, moi, eux, nous tous. Le « climat social » dépend de nous tous, tels des colibris , nous avons notre part dans le monde d’aujourd’hui…..
De grands hommes l’illustrent bien, Ganghi, Pierre Rabhi, Mathieu Ricard, Mandela….
Et aussi des femmes incroyables comme Jeanne d’arc, Sainte Thérèse de Lisieux, Audrey Hepburn, Eva Péron, Mère Térésa, Simone Veil, Anne Franck, Aung San Su Kyi, Helene Keller, Sœur Emmanuelle, Maggy Barankiste, la princesse Diana, Hildegarde de Bingen, Dr Lucille Teasdale, MalalaYasafzai….
De quoi parlons-nous ?
Bienveillance provient de "benevolentia" en latin et on le retrouve en espagnol (benevolencia), en italien (benevolenza), en anglais (benevolence). Il signifie "la bonne volonté".
C’est une disposition d'esprit inclinant à la compréhension, à l'indulgence envers autrui ; la disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui !
La bienveillance est un synonyme de la gentillesse qui consiste à être attentif au bien-être de l’autre, et qui installe encore une fois cette relation de confiance qui est nécessaire au partage et à la réussite de tout projet. C’est une qualité de cœur.
Ses synonymes
Le synonyme le plus proche de bienveillance est : faveur.
Bonté, grâce, préférence, considération, gentillesse, complaisance, égards, indulgence, générosité, prévenance, amitié, amabilité, aménité, affabilité
Ses antonymes : malveillance, antipathie, animosité, hostilité, froideur, dureté, méchanceté, sévérité, rancune
« La qualité fondamentale d’un chef est la bienveillance » disait Confucius
Surtout dans les RH (Richesses Humaines), c’est une disposition d’esprit que toutes les personnes qui travaillent dans ce domaine devraient posséder, hélas ce n’est pas le cas, mais nous pouvons espérer que la bienveillance gagnera du terrain dans les années à venir !
- « Puisque la haine, la sottise, le délire ont des effets durables, je ne voyais pas pourquoi la lucidité, la justice, la bienveillance n'auraient pas les leurs. » Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar
- « Qu'est-ce donc qu'un bienfait ? C'est une action toute de bienveillance, trouvant son plaisir dans celui qu'elle procure, essentiellement volontaire et spontanée. Ainsi, ce n'est pas l'action même ou le don qu'il faut considérer, mais l'intention : car le bienfait ne consiste pas dans la chose faite ou donnée ; il est tout entier dans la disposition d'esprit de celui qui la donne ou la fait. » Des bienfaits - Livre I - Sénèque
- « Ne nous lassons pas de jeter sur notre route des semences de bienveillance et de sympathie. Sans doute il en périra beaucoup, mais, s'il en est une seule qui lève, elle embaumera notre route et réjouira nos yeux. » Airelles - Sophie Swetchine
« Tu es le maître des paroles que tu n’as pas prononcées ;
Tu es l’esclave de celles que tu laisses échapper.
Un mot prononcé avec bienveillance engendre la confiance
Une pensée exprimée avec bienveillance engendre la profondeur.
Un bienfait accordé avec bienveillance engendre l’amour.
Lao Tseu
La bienveillance est la qualité la plus attirante, la plus aimable.
Sans elle le mérite d’inspire qu’un froid respect, et le plus beau talent qu’une stérile admiration.
Là où elle brille, on peut être presque assuré que la plupart des vices sont absents, vaincus ou chassés.
Louis-Philippe de Ségur
Quid de la bienveillance au travail ?
Oui, c’est possible et encouragé, rappelez-vous l’appel à plus de bienveillance lancé en 2011 par Psychologie magazine, avec le réseau Entrepreneurs d’avenir
Il a été signé par plus de 300 entreprises représentant 420 000 salariés !
Quelles actions concrètes, initiatives peut-on voir fleurir dans les entreprises :
Améliorer le bien-être et la santé :
- Des massages
- salles de jeux, de sport,
- jardins partagés,
- mise à disposition de paniers bio
- aménager un poulailler et un potager, « pour s’occuper de la terre pendant les pauses et ne pas être toute la journée devant son ordinateur »
- Proposer des abonnements vélib’
- Offrir des cours de gym, pilate, yoga….
- Soutenir l’arrêt du tabac, de l’alcool
- Cours de cuisine équilibrée
- Des consultations psy offertes
Améliorer les conditions de travail :
- locaux fleuris, avec des plantes (réelles) et lumineux
- matériel ergonomique,
- locaux spacieux, fengshu
Favoriser l’équilibre vie professionnelle et vie privée :
- horaires aménagés,
- télétravail,
- garderie d’enfants
- ne pas encourager les mails le soir ou le week-end
Poser un cadre avec un engagement d’une gouvernance bienveillante :
- Mettre en place et faire vivre des chartes de la diversité, de la parentalité…
- Des règles du « vivre ensemble » : manuel des civilités, règles de politesse en open space,
- Réunion après 9H30 et avant 17H30 (sans portable)
- Respecter les temps partiels et ceux qui partent tôt (et arrivent souvent tôt)
Proposer des actions conviviales adaptées et non imposées :
- Pot de départ
- Déjeuners d’anniversaire
- Des rencontres informelles et conviviales
- Des manifestations sportives ou spéciales (la journée de la secrétaire, l’arbre de Noël, la journée « j’aime ma boite », les catherinettes, l’épiphanie…)
- Instaurer une journée des talents personnels
- Impliquer plusieurs personnes lors de l’intégration d’un nouveau collaborateur
- …
Renforcer le rôle social et sociétal de l'entreprise ou comment être acteur du mieux-vivre ensemble dans l'entreprise
- Organiser des journées solidaires : le temps d'une journée, mobilisez vos collaborateurs sur une action concrète et solidaire au profit d'une association. Cette journée peut être organisée à l’initiative des Ressources Humaines ou encore de la Direction de l'entreprise voire des collaborateurs eux-mêmes par le biais du don de RTT. Ainsi, ces trois dernières années, ce sont 40 sociétés qui ont été volontaires, soit l'équivalent de 2 000 RTT solidaires consacrés par des salariés au profit de personnes démunies.
- Le "team building" solidaire,
- les RTT solidaires,
- Favoriser la nouvelle forme de crowdfunding : l’arrondi sur salaire qui se développe en France pour soutenir des actions de solidarité.
- Développer l'emploi solidaire
Recruter et intégrer des collaborateurs en pratiquant le recrutement équitable :
- Etre clair dans ses annonces
- avoir un comportement respectueux, clair, pratiquer l'écoute bienveillante...
- S’intéresser au candidat, il a autant besoin de vous que vous de lui
- Préparer dignement son intégration avec les personnes de son équipe et son espace de travail
- L’accompagner pour ses premiers pas dans l’entreprise
- …
Partager la gouvernance :
- Moins de chefs intermédiaires,
- Moins de contrôle, de rigidités, de procédures.
- plus de souplesse, avec de petites équipes autonomes, décisionnaires, mobiles.
- des salariés responsables, considérés comme tels, qui communiquent directement entre eux et n’ont pas peur de prendre vite les décisions nécessaires
- des décisions équitables et un développement des talents, des compétences et des potentiels
- mettre en place une organisation saine et bienveillante
Une gouvernance bienveillante considère que tous les acteurs de l’entreprise ont des intérêts convergents et prennent part à la mise en œuvre d’un destin collectif. Elle passe par une confiance réciproque :
- celle des salariés pour leur patron, qui partage sa vision et les objectifs de l’entreprise
- celle du patron envers les salariés, le respect de leur savoir-faire, de leur intelligence, et l’assurance qu’ils sauront faire de bons choix.
Favoriser l’écoute bienveillante
L’écoute bienveillante ou écoute active est initialement une technique d’accompagnement, qui permet à une personne au cours d’un entretien de la sortir de ses difficultés, c’est le point de départ de toute intervention d’aide, qui permet de voir en quoi et comment nous pouvons aider l’autre…
Cette méthode a été développée à partir des travaux du psychologue américain Carl Rogers (1902 – 1987), elle consiste à mettre en mots les émotions et sentiments exprimés de manière tacite ou implicite par l’interlocuteur.
Concrètement, comment faire :
- Ecouter la personne en la regardant, avec une attitude physique de disponibilité.
- Se taire, ne pas intervenir avec ses propres idées préconçues et toute tentative d’interprétation.
- Donner des signes visuels et verbaux d’intérêt.
- Reformuler pour voir si l’on a bien compris.
- Poser des questions sur ce qui est dit, éviter les questions orientées.
- Faire une synthèse de ce qui a été dit.
- Ne pas craindre les silences.
- Rester neutre et bienveillant.
- Témoigner de l’empathie.
- L’écoute bienveillante permet de recueillir des informations, la personne écoutée se sent mise en valeur, est plus motivée et fait davantage confiance.
En effet, l’écoute bienveillante permet d’établir un lien de confiance rapide, d’être dans un espace neutre, ou les émotions, les sentiments, les mots peuvent être entendus sans influence, sans interprétation douteuse pour raconter nos propres histoires.
Les bénéfices de la bienveillance
Ils sont nombreux, pour tous les acteurs : meilleur climat social, salariés et manager qui travaillent ensemble, de façon solidaire, dans le respect et l’acceptation de nos différences. Nous sommes ni mieux ni moins bien que l’autre, juste différents…. Prendre soin de soi et de l’autre permet également à l’entreprise d’être plus performante !
Parfois le plus difficile étant de pratique la bienveillance…. Envers soi !
Pour développer sa bienveillance envers l’autre, il faut commencer par pratiquer la bienveillance… envers soi !
Être bienveillant avec soi-même, c’est prendre soin de soi d’une manière telle que l’on va bien et qu’après, on a beaucoup à donner aux autres (tout en recevant d’eux) dans un mouvement de présence à soi et à la relation, au partage.
Les conseils pertinents de Marie-Françoise COLLIERE, dans « Soigner, le premier art de la vie », comment y arriver en 6 étapes :
- Être pleinement présent à soi, à son corps, à ses émotions, à ses sentiments, à ses besoins, à ses attentes, à son environnement (un peu comme l’arbre enraciné dans son sol et qui profite de la photosynthèse) ;
- Oser prendre soin de soi, quitte à déplaire ou à être incompris, en se prenant du temps pour soi, en se faisant plaisir, en étant aussi à l’écoute de ses propres limites (spécialement quand on donne, pour éviter l’épuisement), en faisant le tri entre ce qui est bon pour soi, ce qui est inutile et ce qui est nuisible ;
- Cultiver un dialogue fécond, par l’expression de soi, honnête et assertive (exprimer ce qui est vivant en moi, sans être passif, ni agressif, jugeant ou critique, manipulateur ou dévalorisant), tout en étant à l’écoute de l’autre, de manière empathique et respectueuse (rentrer par immersion dans sa logique au niveau de ce qu’il sent, comprend, pense et croit) et en exprimant la gratitude (oser aussi demander pardon en cas d’erreur ou de préjudice causé, même de manière non intentionnelle)
- Organiser ma vie en accord avec ce que je suis vraiment, au niveau de mon être profond (et pas seulement apparent ou réel), en pratiquant l’autoempathie, en allant vers mes rêves (pas mes fantasmes, qui eux n’édifient pas) et en étant au clair sur mes besoins et mes attentes ;
- Discipliner mon esprit en lâchant les jugements pour les transformer en sentiments/besoins/attentes (transformer « ce que je te reproche » en « ce à quoi j’aspire » puis en habitude ou en seconde nature).
- Repérer et savourer autant que possible la beauté et la magie de chaque instant, du présent qu’est le présent (sans pour autant renier les autres dimensions du temps, à savoir le passé (dont je tire des leçons) et l’avenir (auquel je me prépare comme une aventure à explorer, une découverte à cueillir et à accueillir)
Elle donne une autre piste :
L’auto-empathie ou écoute de soi est le moment et le lieu que je prends pour me tourner vers l’intérieur de moi-même (dimension intrapsychique) pour y accueillir ce que se passe dans mon fort intérieur, en répondant à plusieurs questions :
- Comment est-ce que je me sens ?
- Quel est le besoin à satisfaire ?
- Quelle est mon attente, mon aspiration par rapport à la situation vécue ?
- Comment est-ce que je gère mes émotions, mes sentiments (plus durables) ?
- Quels schémas mentaux m’habitent (représentations que je me fais) ?
- Sur quel(s) comportement(s) cela débouche-t-il et quelle est la posture que j’adopte ?
- Suis-je en accord avec moi-même ou pas ?
- A quel niveau de mon être est-ce que je me situe : mon être apparent (le personnage, le rôle), mon être réel (un peu moins à la surface, mais sans pour autant m’engager à fond, restant sur la défensive, la réserve) ou mon être réel (celui qui a enlevé la carapace, étant authentique et transparent et investissant dans la durée) ? De cette manière, l’auto-empathie me permet de m’écouter, d’y voir plus clair en moi-même, de mobiliser mon énergie de manière constructive, d’adopter un comportement plus adéquat, de vivre un apaisement et dans un meilleur discernement par rapport aux événements.
De la bienveillance à la gentillesse
Pour citer Blaise Pascal : "Les mots gentils ne coûtent pas cher. Pourtant, ils accomplissent beaucoup de choses."
Dans "Éloge de la gentillesse en entreprise", le philosophe Emmanuel Jaffelin veut réhabiliter cette qualité. Son leitmotiv : la gentillesse est une force pour les managers et les salariés.
"Trop bon, trop con ?" Il paraît qu’être gentil en entreprise, c’est se faire avoir. Il paraît que pour faire carrière, il faut être un requin. De récentes études américaines ont même montré qu’un gentil gagne moins d’argent, surtout si c’est un homme. Parce qu’il serait faible. Le philosophe Emmanuel Jaffelin n’est pas d’accord et le fait savoir dans son essai "Éloge de la gentillesse en entreprise", publié cet été aux éditions First. « Être gentil ne signifie pas être faible, au contraire. Un vrai gentil est quelqu’un de noble, qui ose rendre service sans se faire marcher sur les pieds », explique-t-il.
Les gentils peuvent faire carrière… et être heureux
Emmanuel Jaffelin plaide pour que cette qualité soit réhabilitée en entreprise, et soit même l’élément structurant des organisations. Il se veut rassurant envers les Français qui ont tendance à assimiler gentillesse et servitude. La faute à notre passé révolutionnaire, selon lui. « À partir du moment où on prend conscience que l’empathie est une force, on peut tout à fait faire carrière en étant gentil », assure-t-il. L’empathie permet de comprendre quand un collègue a vraiment besoin d’aide. Celui-là sera reconnaissant et rendra la bienveillance par la bienveillance. L’astuce est de ne répéter la gentillesse qu’avec ceux qui ne la gâchent pas, afin d’entrer dans un cercle vertueux.
Quel est l’intérêt d’être gentil… dans son milieu professionnel ?
On peut prendre en main un projet en respectant les avis, les visions différentes, qui pourraient même parfois s’exprimer de manière conflictuelle. Car la gentillesse fait fleurir la confiance, crée des contextes qui dissipent la méfiance, met en place des contextes de bonne humeur et de plaisir. Les gens gentils attirent la gentillesse et permettent aussi de mieux vivre, de mieux travailler ensemble, de mieux échanger dans le respect et l’authenticité de ce que nous sommes.
Préparez-vous, le 13 novembre, c’est la Journée internationale de la gentillesse !
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