Le saviez-vous N°159 ?
Le technostress ou lorsque la technique nuit gravement à la santé !
Quid le technostress ?
Le techno-stress est la perte de contrôle des technologies de l’information et des communications (NTIC) que l’on utilise au quotidien.
Les causes du technostress sont l’utilisation excessive des technologies, avec une mauvaise ergonomie (écrans trop petits, mal réglés, lecture sur des tablettes et smartphone, mauvaises position du dos, tension dans les muscles….
Il résulte :
- des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) plus vraiment nouvelles d’ailleurs…. qui rassemble toutes les technologies utilisées pour traiter, modifier et échanger de l'information, plus spécifiquement des données numérisées, et du
- Stress : un déséquilibre entre la perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu'elle a de ses propres ressources pour y faire face
Le technostress peut être léger mais peut amener des personnes à souffrir de crises d’angoisse et de dépressions, surtout si leur environnement est un environnement technologique déshumanisé….
En France : 37 % des salariés sont concernés par le stress au travail, le technostress n’arrange rien mais participe de plus en plus à ce stress….
Le coût social du stress professionnel : entre 1,9 et 3 milliards d’euros (dépenses soins, absentéismes, cessations d’activité)
Les psychologues nomment ce symptôme « information fatigue syndrome » : la notion d’épuisement face à une masse d’information bien supérieure à celle que l’on peut matériellement assimiler et dont les conséquences sont la perte de notions de limite, d’essentiel, la personne en arrive à éprouver une sentiment d’infériorité par rapport à la machine, en se sentant à la fois submergé et dépendant ; il a l’impression de ne plus pouvoir vivre et travailler sans mobile, smartphone, ordinateur portable…..
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Une façon de communiquer radicalement différente !
La naissance des NTIC, qui est due notamment à la convergence de l'informatique, des télécommunications et de l'audiovisuel a modifié notre façon de communiquer, généré une multitude de nouvelles possibilités :
- Un rapport à l'information, au temps et à la distance modifié
- L’abolition des frontières dans le monde et entre la vie privée et la vie professionnelle….
Dans certaines entreprises, les collaborateurs ne se rencontrent presque plus physiquement mais communiquent quasi exclusivement par mail, même pour échanger avec une personne du bureau d’à côté… Résultat, plus d’information mais moins de communication, nous sommes déconnectés des personnes, je ne cesse de répéter qu’il faut urgemment se reconnecter à l’humain
Le rapport au temps en question….
La problématique de la gestion du temps et des priorités est au cœur du technostress, l’abolition des frontières évoquée plus haut :
- Comment gérer cette masse d’information, notamment tous les mails qui ne cessent d’arriver jour et nuit
- La possibilité ce les lire partout (smartphones) et à tout moment, même en vacances et en week-end
- L’arrivéen très difficile à gérer, dans les entreprises, du BYOD (Bring Your Own Device) et maintenant du COPE (Corporate Owned, Personally Enabled) ….
- Toute une éducation à refaire, ce sont souvent les hommes et les femmes qui n’arrivent pas à couper et non l’entreprise qui leur impose cela….
Comment savoir si nous sommes maître ou esclave des technologies ?
- si on retarde l’heure du coucher pour prendre ses courriels avant de se mettre au lit,
- si on apporte son ordinateur portable / smartphone en vacances,
- Si on se réveille la nuit parce qu’on vient de se rendre compte qu’on a oublié de répondre à un message,
- si on abandonne le travail en cours pour répondre aux courriels qui viennent d’entrer…
Les effets secondaires du technostress
En plus des effets concomitants du stress, nous voyons arriver de nouvelles maladies et de nouveaux comportements, en plus des problèmes grandissants de troubles oculaires et de tendinites….
Cette hyperconnectivité entraîne incontestablement une défaillance :
- de la mémoire (cette surinformation en temps réel rend la mémorisation complexe pour notre cerveau)
- de la concentration (combien de fois par heure sommes-nous interrompus pas les blings et les blangs de notre messagerie, d’un SMS, d’un mail qui arrive ?)
- de l’attention (dispersion, psychose multitâche….)
Connaissez-vous la tendinite du blackberry ? C’est ainsi qu’appelle désormais les médecins la tendinite du pouce
La nomophobie ? C’est la contraction de « no mobile phobia », soit des personnes (souvent des accros aux réseaux sociaux) :
- qui ne supportent pas d’être déconnectés,
- qui sont très angoissées à l’idée de perdre leur portable
- qui sont incapables de se passer de leur portable plus d’une journée.
Naturellement, depuis l’arrivée des smartphones avec des forfaits illimités, le phénomène s'est amplifié !
Le technostress fait partie des RPS (Risques Psycho-sociaux), il augmente la charge mentale, car l’utilisation de la technologie exige une activité cérébrale et mentale immense :
- compréhension rapide de l’information
- attention décuplée
- haut degré de mémorisation
- acuité perceptive
- représentation mentale d’abstractions logiques voire complexes….
Pire, plus cette charge psychique augmente, plus les personnes peuvent de venir des asociaux :
- rétention d’information
- repli sur soi
- fuite, rejet
- agressivité
- suicides
Enfin, j’ai dévoré avec un immense intérêt le numéro d’octobre et le dossier passionnant « ralentir » de Clés : trouver du sens et retrouver du temps.
Je vous livre un extrait qui se passe de commentaire…. « Le stress tue, il est devenu la troisième cause de maladies cardio-vasculaires après le tabac et le cholesterol. Et selon le « Huffington Post », nos contemporains sont à ce point sur le qui-vive que, quand ils font l’amour, 20% s’interrompent illico à l’annonce d’un SMS »
Il devient vraiment urgent de savoir éteindre ordinateur, smartphone, journée sans TIC, vacances sans TIC, prévoir des plages d’injoignabilité pour mieux se concentrer ou de détendre, au risque d’augmenter considérablement le nombre de burn-out et de mal-être dans notre belle société…
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